9000 ans d’Histoire
Premières traces humaines
Les plus anciennes traces d’occupation humaine, sur le territoire de Félines, confèrent à notre commune une place de premier plan dans l’histoire de l’agriculture. En effet, des fouilles entreprises dans la grotte de L’Abeuradou ont livré les indices d’une horticulture primitive, premiers balbutiements de l’agriculture en Occident (7000 avant Jésus-Christ).
Au Néolithique final et à l’âge du cuivre (-2500, -2000), des agriculteurs-éleveurs ont érigé une quinzaine de dolmens sur le plateau de la Planette et construit le village de Dorio qui s’inscrit dans l’aire culturelle du Saint-ponien. Les hommes, plus nombreux, s’implantent alors durablement sur le territoire et le défrichent. Peu à peu, les forêts, détruites par les incendies et les troupeaux, laissent place à la garrigue. Les sociétés se hiérarchisent. L’appropriation des terres cultivées entraîne des conflits entre groupes voisins. Une pointe de flèche plantée dans un os humain, découverte dans une grotte du Rec de las balmos, en atteste.
De l’époque gallo-romaine au Moyen-Âge : multiplication des sites habités
Le site du village actuel entre dans l’Histoire à l’époque gallo-romaine. Des fours de potiers y ont été découverts. Ils semblent être à l’origine du nom de Félines (Figulina : nom fréquemment associé à des ateliers de potiers). Des tombes et les traces d’une villa romaine confirment cette implantation antique.
Le haut Moyen-Age (Vè-IXè s) voit se multiplier les lieux habités. Les cimetières de Saint-Peyre, Camplong, Ventajou et L’Abeuradou, ainsi que la butte fortifiée du pic de Sarrazis datent d’une époque où le territoire de notre commune faisait partie des marges frontières entre la Septimanie wisigothique et le royaume franc. Le linteau wisigothique déposé dans l’église actuelle devait, alors, être un élément architectural d’un lieu de culte aujourd’hui disparu. Au IXè siècle, à Combe-Lignières, un habitat s’ajoute aux hameaux connus précédemment et les premières mentions écrites de Félines (Villa Felinas) et de Ventajou apparaissent. Ce dernier est signalé comme le chef-lieu d’une subdivision administrative carolingienne.
A partir du XIè siècle, durant l’époque féodale, la population se regroupe sur les pentes du château de Ventajou, sous la protection de la forteresse seigneuriale. Le village fortifié est desservi par l’église Saint-Nazaire construite légèrement à l’écart des habitations. L’agglomération villageoise de Félines n’est peut-être pas désertée complètement mais il n’en est plus fait mention dans les sources.
Partiellement détruit par les Croisés de Simon de Montfort, après le siège de Minerve en 1210, le château de Ventajou est reconstruit. Château et village ne sont abandonnés qu’au XIVè siècle, après la chevauchée du Prince de Galles. Cet abandon a dû s’opérer au profit du site de Félines dont le toponyme réapparaît, à la même époque, dans les documents écrits.
L’époque moderne: le village prend sa forme actuelle
Au XVIè siècle, le château des marquis d’Hautpoul et l’église dédiée à « Notre Dame de l’assomption » occupent l’un des trois quartiers du village réinvesti par la population. Deux siècles plus tard, la Révolution n’a pas épargné Félines. Ses habitants les plus engagés poussent le marquis et le prêtre réfractaire à émigrer. Dans un contexte de croissance démographique et de défrichements, le conflit se déplace vers une opposition entre les gros propriétaires et les brassiers, paysans sans terres. La population du village et de ses hameaux est, alors, évaluée à 580 habitants.
Pendant la seconde moitié du XIXème siècle, comme dans tout le Midi méditerranéen, l’économie et les paysages sont bouleversés par l’extension du réseau de chemin de fer et par le développement de la monoculture de la vigne.
Jusque là, cette culture était cantonnée aux causses et aux pentes aménagées en terrasses, en concurrence avec les oliviers. Devenue la culture rémunératrice par excellence, grâce à la possibilité de commercialisation proposée par le chemin de fer, elle s’étend dans les terroirs de plaine et de fonds de vallées, à la place des céréales aux rendements trop faibles.
Le XXè siècle : essor et déclin de la viticulture
Au XXè siècle, la viticulture assure la prospérité du village.
Les années 40 et 50 sont marquées par l’arrivée de Républicains Espagnols qui trouvent du travail dans les exploitations viticoles. A cette période prospère succède une période d’exode rural (arrivée de la mécanisation dans les vignes) qui voit la population décroître fortement. Cet exode rural et la déprise agricole entraînent l’abandon des terrasses qui sont reconquises par la garrigue.
Depuis une trentaine d’années, la crise viticole touche lourdement l’économie du village. La structure socio-professionnelle de la population se modifie au détriment des agriculteurs.
Les toutes dernières évolutions montrent une arrivée sur le territoire de nouvelles populations sans lien direct avec l’économie locale :
– population venue chercher un autre qualité de vie dans les piémonts.
– population d’étrangers [souvent du nord de l’union européenne].
– population de résidents en habitat secondaire.
La commune compte aujourd’hui 480 habitants à l’année et l’arrachage des vignes poursuit la transformation du paysage.